Ecole-Entreprise, un modèle porteur pour le pays
Haïti
Le séisme de 2010, qui a fait plus de 250.000 morts, a laissé le pays en ruine et une population démunie. Face aux lourds défis de reconstruction et de formation de la jeunesse haïtienne, ACTEC et ses partenaires haïtiens apportent une réponse pertinente et efficace grâce au modèle de formation de l’Ecole-Entreprise.
Le modèle Ecole-Entreprise présente une double stratégique gagnante qu’ACTEC a choisi de mettre en place pour améliorer la formation pratique des élèves et l’autosuffisance financière des Centres de Formation à moyen et long terme.
En évoluant dans un contexte de formation intégré au monde de l’entreprise, les jeunes développent leur esprit d’entreprise et acquièrent des compétences professionnelles et techniques adaptées à la réalité du marché du travail. Par ailleurs, la production ou les marchés générés par l’Ecole-Entreprise assurent des rentrées financières qui couvrent en partie les frais de scolarité des élèves. En effet, ces derniers ne paient qu’une partie du coût réel de leur formation et nos partenaires ne peuvent compter sur le soutien de l’Etat qui, en Haïti, brille par son absence.
Il est prévu que l’autonomisation financière des Centres de formation de nos trois partenaires soit complète à la fin de notre programme de 5 ans.
L’Ecole-Entreprise « Combler le Fossé Digital »
La prise de conscience de l’absence quasi-totale de l’enseignement de l’informatique dans les écoles haïtiennes a permis la mise en place d’une opération originale : les élèves de l’Ecole Professionnelle Saint Joseph Artisan (EPSJA) ont équipé et installé une salle informatique « clés en main » de 20 postes pour une école défavorisée de la banlieue de Port-au-Prince. Le projet de collaboration entre l’EPSJA et l’école bénéficiaire fut une réussite. Actuellement, 200 élèves disposent de 2h d’informatique par semaine sur des ordinateurs remis à neuf. Les cours sont donnés par un professeur qualifié, qui est à même d’assurer l’entretien du parc informatique. Ce professeur est une jeune diplômée de la première promotion de l’EPSJA. Après ce succès, nous avons créé l’Ecole-Entreprise « Combler le Fossé Digital » avec un business plan sur 5 ans.
Au terme de notre programme, 3.000 élèves (9-15 ans) des 15 écoles bénéficiaires auront accès à des ordinateurs en bon état et seront formés à l’utilisation des logiciels de base et d’internet. De leur côté, les jeunes diplômés de Saint-Joseph (18-35 ans) ont accès à un premier emploi de professeurs. Enfin, l’école bénéficie de rentrées supplémentaires pour pouvoir améliorer la qualité de son enseignement.
L’école hôtelière de La Saline et son entreprise PROSOLMA
L’Ecole Hôtelière Marie Auxiliatrice (EHMA), reconstruite après le séisme de 2010 grâce à l’aide d’ACTEC est devenu une référence dans le pays. L’école se situe à la Saline, l’un des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince. Pour que les jeunes en formation puissent avoir la chance de pratiquer en situation réelle, le bar-restaurant de l’école est ouvert au public tous les mardis et jeudis.
Par ailleurs, la création de l’atelier productif PROSOLMA (service traiteur et production de denrées alimentaires) au sein de l’école, permet d’offrir du travail à quelques jeunes diplômés en recherche d’emploi, d’immerger les étudiants dans les conditions de production locales réelles, de proposer un encadrement spécifique aux jeunes désireux de lancer leur microentreprise.
Après deux ans de fonctionnement et un solide Business plan, l’atelier productif emploie 5 anciens élèves et vend ses produits dans 7 supermarchés. Une responsable commerciale a été engagée afin de gagner plus de marché et développer une stratégie marketing pour assurer la commercialisation des 14 produits développés.
L’école hôtelière de « Deux Mapous »
L’école Hôtelière de « Deux Mapous » se situe aux Cayes sur la côte sud du pays, dans une très belle région qui accueille chaque année beaucoup de touristes. L’école dispose d’un Bar-Restaurant ouvert au public pour des évènements ponctuels. Il permet d’accueillir par exemple des investisseurs, des directeurs d’hôtels ou de restaurants, susceptibles de devenir les potentiels employeurs des jeunes cuisiniers, hôteliers et serveurs en formation. A côté de cela, l’école a mis en place la création et la commercialisation par les étudiants, de liqueurs en tout genre (gingembre, vanille, café) dont les ingrédients viennent directement du terrain de l’établissement.